Aller au contenu

Page:Rachilde - Le Grand saigneur, 1922.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

smoking très élégant, rasé de près, de trop près, puisqu’il avait jugé bon de se poudrer copieusement, ses sourcils fins lissés à la petite brosse, une ondulation savante dans la chevelure. Il paraissait, cependant, fort sérieux.

Il s’approcha de la corbeille de roses et en cueillit une des moins ouvertes, un bouton, qu’il passa au revers de son habit.

— Je vais à l’Olympia. Si je rencontre ton type, et, d’après ce qu’on raconte, il y va souvent avec une bande de fêtards connus, je lui demanderai s’il se croit vraiment trop bon gentilhomme pour savoir signer. Moi non plus, en y réfléchissant, je n’aime pas qu’on envoie des fleurs anonymes à ma sœur.

Ermance tourna la tête furtivement du côté de sa maîtresse en entendant Monsieur parler sur ce ton sec.

Marie faisait semblant de jouer avec la petite chienne. D’un signe elle montra la bonne et, quand celle-ci fut sortie, elle murmura, mordant son mouchoir :

— Comment connais-tu les habitudes de M. de Pontcroix, Michel ? Tu as porté toi-même le portrait chez Gompel ?

— Oui. Et si je l’avais rencontré…