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Page:Rachilde - Le Grand saigneur, 1922.djvu/67

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Corot, peut-être authentiques, placés dans cette sorte de boudoir-fumoir, seulement éclairé par les projecteurs de leurs cadres, pour les mieux livrer aux méditations des amateurs. Des boîtes de Havanes tentaient le passant et l’engageaient à s’asseoir, loin de la foule. Ils n’y rencontrèrent encore personne.

Il lui désigna un fauteuil ombragé par un palmier nain enguirlandé d’une superbe orchidée aux fleurs vénéneusement teintées de leurs couleurs métalliques.

— Voulez-vous me donner un tango-causerie, à moi, qui ne danse pas, mademoiselle ? Je voudrais essayer… de vous rassurer.

Il riait ou faisait semblant. On devinait qu’il mordait trop souvent sa lèvre inférieure de ses incisives pour finir par rire franchement.

Elle s’assit, leva enfin les yeux.

— Moi non plus, je ne danse pas. Je ne sais pas, fit-elle très simplement. Avez-vous vraiment quelque chose à me dire ?

Elle étudiait, de nouveau, cette étrange physionomie.

— J’ai à vous remercier, d’abord, ce que je n’ai pas encore fait. Vous avez dû recevoir le livre : Les Revenants ! J’aurais voulu vous le