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Page:Rachilde - Le Grand saigneur, 1922.djvu/74

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Pontcroix l’enveloppa d’un tel regard de haine, en retirant lentement son gant, que Marie Faneau se jeta entre eux, en criant :

— C’est mon frère, n’y touchez pas, monsieur ! C’est mon frère, Michel Faneau.

L’homme s’immobilisa, respira dans un effort visible, et murmura :

— Ah ! vraiment ! Votre frère ?… Je n’ai jamais eu plus envie de tuer quelqu’un.

Les jambes de la jeune femme tremblaient tellement, après cette dernière dépense de son énergie, qu’elle retomba sur le fauteuil, pendant que son frère se reculait, car il n’aimait pas les discussions violentes et se félicitait de voir qu’encore une fois sa sœur lui sauvait la mise,

— Voici une présentation originale, n’est-ce pas, cher monsieur ? gouailla Michel, qui, sûrement, était passé par le buffet où il avait vidé quelques coupes avant de venir s’échouer dans ce salon désert. Ma sœur voudrait connaître l’auteur de la fumisterie du collier et moi je ne demande pas mieux de m’expliquer là-dessus avec vous, mais après quelques détails sur le recollage du bras cassé !

— Monsieur Michel Faneau, fit Pontcroix d’un accent glacé, je sais déjà que Mademoiselle