Page:Rachilde - Le Meneur de louves, 1905.djvu/146

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— Alors, balbutia Leubovère, se cramponnant au robuste bras de sa compagne, tu dois te trouver bien ici ? Nous n’y verrons pas plus dans notre sépulcre !

La galerie se creusait sous les remparts de la ville. À mi-chemin elle s’arrondissait en salle voûtée autour d’un puits où l’on entendait bruire une source. Là, les deux femmes s’arrêtèrent encore, hésitant sur le sentier ténébreux qui bifurquait.

— Nous aurions dû nous munir d’une torche, dit Leubovère très inquiète.

— En l’allumant aux feux des cuisines, nous aurions révélé notre dessein, fit judicieusement Soriel. Prenez du repos, il y a une ouverture au-dessus du puits que je vais dégager.

L’esclave arrachait quelque chose le long des parois du roc. C’étaient des plantes qui obstruaient une étroite fissure, des branches de lierre et de ronces emmêlées.

Bientôt une clarté verdâtre pénétra jusqu’aux deux femmes.

Leubovère, n’en pouvant plus, s’assit sur la margelle du puits.

— C’est dans cet abîme que tu as jeté les idoles, Soriel ? demanda-t-elle en s’essuyant le front de son voile de lin.