Page:Rachilde - Le Meneur de louves, 1905.djvu/170

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

les choses de l’ordre naturel sont les meilleures ?

— Ma sœur, je l’ai dit.

Elle songea un moment, la tête courbée.

Le petit agneau eut un bêlement joyeux. Il sauta des genoux de Marovée pour gagner les cloîtres où il flairait une provende fraîche.

— Mon père, déclara Leubovère en se levant avec dignité, je vais donc veiller à mon grain. S’il pourrit, j’en dois compte. S’il mûrit, il me faudra le récolter. Quoi qu’il advienne, je ne changerai rien à l’ordre des saisons que Dieu ne change jamais. Ce n’est pas l’hiver qui barre le chemin au printemps. Puisque mes filles ont résolu de me succéder, cela se fera naturellement, à ma fin, mais pour un morceau de bois de plus ou de moins, je ne vais pas manquer d’honneur. Mon poste est là-haut, dans mon monastère. Je retourne à mon poste.

— Qu’il en soit donc ainsi ! répondit Marovée, lui imposant les mains.