Page:Rachilde - Le Meneur de louves, 1905.djvu/275

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— Que la paix de Dieu soit avec vous ! balbutia un homme très pâle, chauve et sans ornement sacerdotal, qui portait sur l’épaule droite un pigeon irisé de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.

Il considérait gravement cette troupe de bandits encore échauffés par la lutte, quelques-uns couverts de sang.

— Que voulez-vous, hommes cruels, et vous, femmes folles d’orgueil ! C’est ici la maison du silence et vous y introduisez le bruit de la guerre ?…

Harog sauta de cheval, s’inclina, la main sur son couteau.

— Évêque, dit-il respectueusement, je t’amène des princesses qui désirent la justice. Ce ne sont que des femmes sans défense… Pour nous, nous continuerons à les défendre si tel est ton bon plaisir.

C’était indiquer d’une façon très claire que les hommes seuls désiraient garder la responsabilité des actes de violence, mais Basine se jeta aux pieds de Marovée.

— Justice, dit-elle d’un ton ardent, justice pour tous, car ces hommes sont braves si nous sommes coupables de les avoir entraînés dans notre rébellion.

Chrodielde soupira :