Page:Rachilde - Le Meneur de louves, 1905.djvu/274

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de Poitiers, revenus de leur surprise, fuyaient vers la demeure du comte Maccon pour donner l’alarme.

Harog put réunir ses hommes devant la basilique de Saint-Hilaire, dont le portail demeurait fermé.

— Asile ! cria Basine, qui se sentait tout aussi criminelle que les meurtriers qu’elle traînait à sa suite.

— Asile, répéta la voix brève d’Harog, car il était important de se mettre en sûreté avant l’arrivée des soldats de Maccon.

— Enfonçons le vantail, gronda Ragnacaire, furieux de ces manières décentes succédant aux vociférations du combat.

— Il ne faut pas blesser l’évêque, déclara Basine, clerc chicaneur à ses moments perdus, parce que nous en aurons besoin dans nos différends avec Leubovère. (Et elle ajouta, la voix sonore quoique mesurée :) Évêque Marovée, nous te demandons asile pour le bien de l’Église que nous servons toi et moi.

Chrodielde s’exclama, impatiente de descendre de cheval :

— Ouvre-nous, car nous sommes de la race des oints du Seigneur, ô Marovée.

La porte de la basilique s’ouvrit doucement, comme à regret :