Page:Rachilde - Le Meneur de louves, 1905.djvu/304

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miracle demandé ! Hardi !… Hardi, l’Ourson, nous sommes-là !

Un tumulte bouleversa l’église. Les clercs et les diacres, revenus de leur stupeur, s’empressaient autour de Saffarius, l’évêque de Périgueux, évanoui autant de honte que de souffrance, le corps en sang.

Basine et Chrodielde, lâchées de nouveau dans la liberté de leurs instincts pervers, riaient d’un sauvage rire de démentes. Cet ivrogne inventait véritablement des farces extraordinaires. Cela leur détendait les nerfs et retardait la lecture de l’excommunication annoncée. Mais un des diacres ayant fait usage de l’épée pour venger son évêque, il s’en suivit une mêlée violente, les bandits ferraillant qui de la hache, qui de la framée, plusieurs portant des coups capables d’assommer ces gens d’église mal informés des ripostes.

Les uns criaient : Merci ! Les autres : Miséricorde ! et les chiens aboyants se joignirent au vacarme, déchirant les vêtements sacerdotaux.

Harog courait à tous les combattants trop acharnés pour les supplier de cesser leurs attaques inhumaines. On ne l’écoutait guère ! Il finit par être obligé de se défendre contre un diacre, qui le pressait, l’épée menaçante. Alors, exaspéré, la gorge