Page:Rachilde - Le Meneur de louves, 1905.djvu/303

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gueux, qui se trouvait le plus proche, il brandit un paquet de verges qu’il avait jusque-là dissimulé derrière lui. Courbant le pauvre prélat sous son poids d’ours en colère, il le plia aisément et lui mettant la tête entre ses robustes jambes lui administra une épouvantable fessée. Les clercs se mirent à invoquer Dieu et tous les Saints, se lamentant et geignant, tandis que les évêques, dont quelques-uns étaient de braves hommes de guerre, essayaient de s’interposer virilement, tirant l’épée de dessous les habits sacerdotaux.

Devant cet inattendu spectacle d’un évêque troussé brusquement comme un esclave qu’on destine à la torture, ou mieux un enfant qu’on châtie, un énorme éclat de rire ébranla les voûtes de la basilique.

C’était la meilleure réponse à tout ce catéchisme puéril.

— Hardi ! l’Ourson ! frappe fort, frappe longtemps ! s’écriaient les bandits, se tordant et se frappant eux-mêmes sur les cuisses.

— Un beau travail, l’Ourson ! Tu nous fais voir la face de l’église à l’envers !… Hardi ! Nous attendons que tu soies fatigué !… Childéric, tu es un homme ! A og ! Passe-moi le fouet que je fasse mes dévotions ! Par la châsse de Radegunde, voici le