Page:Rachilde - Le Meneur de louves, 1905.djvu/347

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— J’aurais voulu cela… dormir près d’un berger sorcier, ensorcelée pour la vie sous les arbres des bois… libre d’aimer ces baisers plus que mon propre orgueil… libre… libre… Les princes ne sont pas libres, Harog.

— Les louves ne sont pas tendres, Chrodielde.

Comme il disait ces mots, contemplant la nuit merveilleuse dont toutes les étoiles luisaient doucement sur la grande croix de Pierre, il eut une étrange vision. La croix devint rouge… Il cligna des yeux, ébloui, se tournant vers la femme qui riait de son rire sinistre.

— Tu n’as rien aperçu ?

Elle répondit :

— Je n’ai rien aperçu.

— Sans doute mes yeux sont fatigués d’avoir veillé sur la basilique durant que Ragna…

Il n’eut pas le temps d’achever. Chrodielde fuyait devant lui rapide comme une de ces louves qu’il évoquait. Savait-elle un chemin nouveau pour entrer dans la ville sans être arrêtée ?

Harog regardait toujours la croix qui rougissait davantage, alors il eut l’explication du signal. Au monastère, cette nuit-là, on promenait les reflets d’une torche et… peut-être…

Assurant son couteau il bondit d’un bond for-