Page:Rachilde - Le Meneur de louves, 1905.djvu/348

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midable, descendant la pente qui menait aux murailles de l’abbesse. Il y avait grimpé autrefois, à ces murailles, s’aidant de son couteau et de ses ongles, il pourrait y monter encore en supposant que les portes n’en fussent pas grandes ouvertes.

— Elle a dit Boson-le-Boucher ! pensait-il haletant. Ce n’est pas Ragna, car il a peur des reliques. Le monastère l’épouvante… heureusement… C’est Boson… pourvu que j’arrive avant lui !

…L’abbesse en entendant le bruit qu’ils firent sortant en tumulte du passage secret qui menait de la maison de Radegunde au monastère, c’est-à-dire de la ville hors les murs, se fit porter, car elle était tourmentée des douleurs de la goutte, devant la châsse de la Sainte Croix afin d’en obtenir assistance.

— Dieu réside partout, pensait-elle en son âme de vieille abbesse obéissant aux coutumes religieuses, qu’il soit dans ces reliques ou ailleurs, il aura pitié de mon état, défendra mon église et mes dernières brebis.

Dès que ces hommes furent entrés dans la place, ils allumèrent une torche, puis se mirent les armes à la main à errer de côtés et d’autres pour la chercher et, pénétrant dans son oratoire, ils la trouvèrent couchée par terre.

Harog se précipita vers l’oratoire. La torche cou-