Page:Rachilde - Le Meneur de louves, 1905.djvu/372

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Marovée parut entre Basine, toute blanche, et Leubovère, dont on avait lavé les souillures. Les mendiants rugirent : Miséricorde ! L’Aveugle-né psalmodia, perdant la raison : Saül en a tué mille et David en a tué dix mille ! et Isia répétait : C’est bien ici la maison de la grâce !

Harog s’avança, très digne et très doux.

— Mon père, fit-il, votre bénédiction était sur moi depuis la mort du loup qui ravageait la ville de Poitiers. Ordonnez désormais à ces pauvres gens dont les péchés m’appartiennent. Je remets mon pouvoir maléfique entre vos mains.

L’évêque, sachant que les grands repentirs font les plus grands saints, murmura, à travers ses larmes :

— Je savais bien que l’ordre naturel est le meilleur. Celui qui tue les loups est toujours le bon berger.

Levant l’index au ciel pour attirer l’attention de ces esprits timorés du côté de la force divine il appela malgré lui ses colombes de ce geste qu’elles connaissaient bien, et elles essaimèrent comme les abeilles d’une ruche autour d’Harog, lui rafraîchissant le front de leurs ailes… La paix du Seigneur descendait…

… Mais Chrodielde entra en fureur parce qu’elle