Page:Rachilde - Le Meneur de louves, 1905.djvu/373

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reçut, le lendemain, de Marovée ce message rédigé dans le double but de lui donner l’occasion de s’amender et de procurer le temps aux repentis de se protéger contre d’odieuses représailles.

Relâche l’abbesse, et qu’elle ne soit pas retenue en prison durant ces jours ; autrement je ne célébrerai pas la Pâque du Seigneur et aucun catéchumène n’obtiendra le baptême dans cette ville jusqu’à ce qu’on fasse délivrer l’abbesse de ses liens où elle est retenue. Que si, même en ce cas, tu refuses de la mettre en liberté, je rassemblerai les citoyens et j’irai la prendre.

En réponse à ce message, on vit arriver, le troisième jour, Boson-le-Boucher, dont l’œil faux inquiéta Basine. Marovée était parti pour ne pas éveiller les soupçons. On avait mis de l’ordre dans toutes les affaires de la maison romaine et caché l’abbesse dans un souterrain appartenant autrefois à la basilique, qu’un nommé Flavianus leur avait indiqué.

— Où est Leubovère ? demanda Boson.

— Elle est en fuite, nul ne sait ce qu’elle est devenue, répondit Basine.

— Je suis chargé de l’égorger, fit-il avec un sourire tranquille. Chrodielde m’envoie, mais ce n’est pas pour cela que je viens. Au contraire. Je désire