Page:Rachilde - Le Meneur de louves, 1905.djvu/381

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XVI

On envoya donc à Maccon, alors comte de Poitiers, un ordre dans lequel on lui enjoignait de réprimer cette sédition par la force, s’il éprouvait de la résistance. À cette nouvelle, Chrodielde commande à ses sicaires de se tenir en armes devant la porte de l’oratoire, afin que, prêts à résister au magistrat, ils puissent, si celui-ci voulait user de violence, repousser la force par la force. Le comte fut donc obligé de s’avancer en armes et de réduire les uns en les frappant à coups de barres, quelques autres à coups de traits, et d’user de l’épée envers les plus opiniâtres. À cette vue, Chrodielde, prenant la croix du Seigneur, dont elle avait jusque-là méprisé la puissance, sort au-devant du comte en disant : « Gardez-vous d’user de violence envers moi, je vous prie, qui suis reine, fille d’un roi et cousine d’un autre roi ; gardez-vous de le faire, de peur que vienne le temps où je me vengerai de