Page:Rachilde - Le Meneur de louves, 1905.djvu/81

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— Par la Croix et l’herbe des douleurs ! Voici que les coureurs d’enfer détalent. Ils l’ont vu ! dit Harog éclatant de rire.

Ce fut une entrée triomphante dans une cité mise à mal.

Si on faisait beaucoup de bruit, on ne songeait même plus à déranger le loup qui s’acharnait, maintenant, sur le cadavre du veilleur, faute de meilleur plat. Une troupe de soldats le menaçait du bout de la rue et toutes les portes des maisons demeuraient closes, derrière lesquelles femmes, enfants, vieillards criaient miséricorde autant pour la terreur que leur inspirait la bête féroce que pour l’épouvante qu’ils avaient des rôdeurs pillant à sa suite.

Avec Harog et Ragnacaire, la véritable chasse s’ordonna, comme réglée selon le bon plaisir des spectateurs. De sa lucarne, le comte Maccon vit fondre une armée de sept gueules bien fendues mordant aux jarrets le loup ayant immédiatement tourné son derrière à ses vieux ennemis intimes. Ragna appuyait la charge, poussant droit vers l’église, hurlant plus fort que ses frères.

— A-us ! A-us ! Fa ! us ! Gombaud ! A-us Aog !

Il lançait les us et les og tel un soufflet de forge lance des braises au nez des gens penchés sur le