Page:Rachilde - Le Parc du mystère, 1923.djvu/46

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chose qu’une bête curieuse, un phénomène sur terre ?) Non, mais vous ne m’avez pas bien regardée, Monsieur ? J’ai les oreilles tour à tour couchées en arrière ou droites, pointées vers l’infini, c’est-à-dire la fabuleuse colonne en pierre de la perspective, j’ai l’allongement prudent des fauves sur la piste des chrétiens et des yeux, les yeux térébrants des oiseaux nocturnes. Nos prunelles mystérieuses, à nous autres, les sans-âme, ce sont là nos phares électriques, nous avertissant de l’obstacle et si nous nous foutons de l’étoile des Mages, c’est que nous portons toutes nos étoiles en nous-même, tous nos rayons X. Nous, les animaux, nous sommes les forces inconscientes ou conscientes de la matière et nous aurons le dernier mot comme nous avons eu le premier. Nous venons de bien plus loin que vous, les hommes, et nous savions déjà tout, bien avant vos écoles religieuses ou laïques.

Ah ! « petit d’homme ! » vous êtes sage, oui,