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Page:Rachilde - Refaire l’amour, 1928.djvu/126

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dèle unique, mais c’est le déjeuner qui l’inquiète.

— Froid ou trop cuit, grogne-t-il en appuyant son gant de crin, neuf, comme par hasard.

Après la douche, ça va mieux. Les flocons d’ouate se sont envolés. Mon cauchemar se change en rêve angélique. Je n’ai jamais été si pur d’intention. Je suis l’homme de bonne volonté dont parle l’Écriture, car j’ai la paix. Un coup d’œil à la grande glace. J’ai simplement l’aspect d’une vieille femme ! Il y a des chances pour que Bouchette me trouve très bien. Tant pis pour moi.

— Nestor, dites à Francine de faire un soufflé au chocolat, qu’elle n’oublie pas les friandises, les fruits, des fleurs, qu’elle soigne son couvert, hein !

Et je descends.

— Bouchette ! Ma pauvre Bouchette !

Elle est mélancoliquement assise près de la table.

Sirloup la surveille. Il la retiendrait probablement par la jupe si elle voulait sortir.

D’un bond, la jeune femme est sur moi, ses mains tendues.

— Oui, je suis venue. Je n’y tenais plus de vous voir. J’ai eu raison. Quelque chose me disait que vous étiez malade. Comme