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Page:Rachilde - Refaire l’amour, 1928.djvu/52

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cette habitude ! Pourquoi l’ai-je prise ? J’ai horreur du café ; j’ai horreur des liqueurs fortes, oui, chez moi ! Si j’étais hors de chez moi, hors de moi, comme je me saoulerais volontiers, à ma façon, d’air vicié, de boissons frelatées, de parfums violents… de cette odeur dangereuse de la vie publique.

Ces moulures s’arrondissent en coquilles vert bronze imitant ces serpents délicats qu’on dénomme orvets. Je tremble devant cette porte ; une étrange vibration sensuelle monte de mes pieds à mes cheveux… et ces vibrations-là les blanchissent sur mes tempes, mes cheveux, je le sais. Francine qui est partie, s’est évanouie dans l’ombre du corridor, dit aussi, quelquefois :

« Si Monsieur voulait se teindre, il aurait vingt ans de moins. »

Et quand elle risque timidement cette phrase prophétique, elle me produit l’effet d’une femme du meilleur monde avertissant son mari qu’il doit des égards à leur situation. En sens inverse, elle me passerait volontiers aux pâtes qui font plus riche.

Irai-je ? N’irai-je pas ?

Cette petite poupée de bazar à treize. Fichtre non ! Mieux que ça ! Il n’y a d’ailleurs plus de bazar à treize. C’est beaucoup plus cher. Comme elle a une jolie bouche ! Et comme sa singulière sensibilité est encore