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Page:Racine Œuvres complètes 1827 tome 2.djvu/129

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ACTE III, SCENE III. 121

Choisi pour mettre un frein à ses jeunes ardeurs , De les flatter lui-même, et nourrir dans son ame Le mépris de sa mère et l'oubli de sa femme !

BU&RHDS.

Madame, jusqu'ici c'est trop tôt m'accuser.

L'empereur n'a rien fait qu'on ne puisse excuser.

N'imputez qu'à Pallas un exil nécessaire :

Son orgueil dès long-temps exigeoit ce salaire;

Et l'empereur ne fait qu'accomplir à regret

Ce que toute la cour demandoit en secret.

Le reste est un malheur qui n'est point sans ressource :

Des larmes d'Octavie on peut tarir la source.

Mais calmez vos transports. Par un chemin plus doux

Vous lui pourrez plus tôt ramener son époux :

Les menaces, les cris, le rendront plus farouche.

AGRippiNE. Ah! l'on s'efforce en vain de me fermer la bouche. Je vois que mon silence irrite vos dédains. Et c'est trop respecter l'ouvrage de mes mains. Pallas n'emporte pas tout l'appui d'Agrippine; Le ciel m'en laisse assez pour venger ma ruine. Le fils de Claudius commence à ressentir Des crimes dont je n'ai que le seul repentir. J'irai, n'en doutez point, le montrer à l'armée, Plaindre aux yeux des soldats son enfance opprimée, Leur faire, à mon exemple, expier leur erreur. On verra d'un côté le fils d'un empereur Redemandant la foi jurée à sa famille, Et de Germanicus on entendra la fille; De l'autre, l'on verra le fils d'Enobarbus,

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