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Page:Racine Œuvres complètes 1827 tome 2.djvu/130

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ii2 BRITANNICUS.

Appuyé de Sénèque et du tribun Burrhus, Qui, tous deux de l'exil rappelés par moi-même, Partagent à mes yeux l'autorité suprême. De nos crimes communs je veux qu'on soit instruit; On saura les chemins par où je l'ai conduit. Pour rendre sa puissance et la vôtre odieuses, J'avoùrai les rumeurs les plus injurieuses; Je confesserai tout, exils, assassinats , Poison même...

BURRHUS.

Madame, ils ne vous croiront pas ; Ils sauront récuser l'injuste stratagème D'un témoin irrité qui s'accuse lui-même. Pour moi, qui le premier secondai vos desseins, Qni fis même jurer l'armée entre ses mains, Je ne me repens point de ce zèle sincère. Madame, c'est un fils qui succède à son père. En rdoptant Néron, Claudius par son choix De son fils et du vôtre a confondu les droits. Ronle l'a pu choisir. Ainsi, sans être injuste, Elle choisit Tibère adopté par Auguste; Et le jeune Agrippa, de son sang descendu, Se vit exclus du rang vainement prétendu. Sur tant de fondemens sa puissance établie Par vous-même aujourd'hui ne peut être affaiblie; Et, s'il m'écoute" encor, madame, sa bonté Vous en fera bientôt perdre la volonté. J'ai commencé, je vais poursuivre mon ouvrage.

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