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Page:Racine - Œuvres, tome 1, 1679.djvu/266

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BRITANNICUS.

Narciſſe, tu dis vray. Mais cette défiance
Eſt toûjours d’un grand cœur la derniere ſcience,
On le trompe long-temps. Mais enfin je te croy.
Ou plûtoſt je fay vœu de ne croire que toy.
Mon Pere, il m’en ſouvient, m’aſſura de ton zele.
Seul de ſes Affranchis tu m’es toûjours fidelle.
Tes yeux ſur ma conduite inceſſamment ouverts
M’ont ſauvé juſqu’icy de mille écueils couverts.
Va donc voir ſi le bruit de ce nouvel orage
Aura de nos Amis excité le courage.
Examine leurs yeux. Obſerve leurs diſcours.
Voy ſi j’en puis attendre un fidelle ſecours.
Sur tout dans ce Palais remarque avec adreſſe
Avec quel ſoin Neron fait garder la Princeſſe.
Sache ſi du peril ſes beaux yeux ſont remplis,
Et ſi ſon entretien m’eſt encore permis.
Cependant de Neron je vais trouver la mere
Chez Pallas, comme toy l’Affranchy de mon pere.
Je vais la voir, l’aigrir, la ſuivre, & s’il ſe peut
M’engager ſous ſon nom plus loin qu’elle ne veut.

Fin du premier Acte.