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Page:Racine - Œuvres, tome 1, 1679.djvu/322

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SCENE VI.

AGRIPPINE, NERON,
BURRHUS, NARCISSE.

NERON, voyant Agrippine.

DIeux !

AGRIPPINE.

ARreſtez Neron. J’ay deux mots à vous dire.
Britannicus eſt mort, je reconnoy les coups.
Je connoy l’Aſſaſſin.

NERON.

Et qui, Madame ?

AGRIPPINE.

Vous.

NERON.

Moy ! Voilà les ſoupçons dont vous eſtes capable.
Il n’eſt point de mal-heur dont je ne ſois coupable,
Et ſi l’on veut, Madame, écouter vos diſcours,
Ma main de Claude meſme aura tranché les jours.
Son Fils vous eſtoit cher, ſa mort peut vous cõfõdre.
Mais des coups du deſtin je ne puis pas répondre.

AGRIPPINE.

Non non, Britannicus eſt mort empoiſonné.
Narciſſe a fait le coup, vous l’avez ordonné.

NERON.

Madame, mais qui peut vous tenir ce langage ?

NARCISSE.

Hé Seigneur, ce ſoupçon vous fait-il tant d’outrage ?