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Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome3.djvu/116

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io8 ATH A L I Ey

Ai-je dit. On commence à vanter Ces ayeux. Joad de temps en temps le montre aux fadicux , Le fait attendre aux Juifs comme un autre Moïfe , Et d'oracles menteurs s'appuye Se s'autorife. Ces mots ont £iit monter la rougeur fur fon front. Jamais menfonge heureux n'eut un effet (î prompt,

Eft-ce à moi de languir dans cette incertitude > Sortons , a-t-clle dit , fortons d'inquiétude. Vous-même à Jofabet prononcez cet arrêt. Les feux vont s'allumer. Se le fer ell tout prêt. Rien ne peut de leur temple empêcher le ravage , Si je n'ai de leur foi cet enfant pour otage.

N A B A L.

Hc bien , pour un enfant qu'ils ne connoifTènt pas » Que le hafard peut-être a jette dans leurs bras , Voudront-ils que leur temple enfeveli fous l'herbe....

M A T H A N.

Ah , de tous les mortels connois le plus fapcibe ! Plutôt que dans mes mains par Joad foit livre , Un enfant qu'à fon Dieu Joad a confacré , Tu iui verras fubir la mort la plus terrible. D'ailleurs peur cet enfant leur arrache ell vifible. Si j'ai bien de la reine entendu le récit , Joad fur fa nailTance en fait plus qu'il ne dit , Quel qu'i^foit, je p'évois qu'il leur fjra furiefte. Ils le refufcront. Je prend? lur moi le refte. Et j'efpère qu'ei-;fin de ce temple odieux Et la flamme oc le fer vont délivrer mes yeux,

N A B A L.

Qui peut vous infpirer une haine fi forte ? Eft-ce que de Baai le zèle vous tranfporte. î Pour moi , vous le favez , defccndu d'ifmael , Je ne fers ni Baal , ni le Dieu d'ifrael.

M A T H A N.

Ami , peux-ru -pjnfer que d'un zèle frivole Je me laifFe aveugler pour une vaine idole , Pour uriyfragile bois que , ma'gré mon fccours. Les vers fur fon autel confument tous les jours î

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