Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/130

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

rappelaient à Elena la chambre sépulcrale que sœur Olivia lui avait décrite et qui avait vu mourir la religieuse condamnée. La chambre était taillée dans le roc, n’ayant qu’une étroite ouverture grillée dans le haut pour aérer un peu ; on n’y voyait d’autres meubles qu’une table, un banc et une lampe qui jetait une lueur vacillante et pâle. Cette lampe allumée, s’ajoutant aux autres apparences, fit croire à Elena qu’elle avait bel et bien été conduite dans la prison même que l’abbesse lui avait réservée. Saisie d’horreur, elle parcourait cette chambre des yeux, cherchant à y découvrir quelque objet qui pût confirmer ou infirmer ses soupçons. Elle aperçut dans un coin écarté un indice qui lui parut non équivoque ; c’était un grabat qui sans doute avait été le lit de mort de la malheureuse recluse, et elle crut y voir encore la trace laissée par son cadavre. Tandis que Vivaldi la pressait de lui expliquer les causes de la terreur dont elle semblait frappée, leur attention fut attirée par un profond soupir qu’ils entendirent près d’eux. Elena saisit vivement le bras du jeune homme.

— Ce n’est pas un jeu de mon imagination, dit celui-ci. Vous l’avez entendu aussi ?

— Oui, répondit Elena.

— Quelqu’un est caché ici, reprit Vivaldi, mais rassurez-vous, j’ai mon épée !

— Écoutons encore, je l’entends, dit Elena.

— La plainte part de très près, reprit le jeune homme, mais cette lampe jette si peu de clarté !… Qui est là ?

Personne ne répondit. Alors Vivaldi, prenant la lampe et la promenant tout autour du caveau,