Page:Radiguet - Le Bal du comte d’Orgel, Grasset, 1924.djvu/176

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On pourra trouver François bien inconséquent. C’est la meilleure preuve qu’il était né pour l’amour.

Dès qu’il se fut accroché à cette idée de Venise, toute tristesse disparut. Le départ ne lui faisait plus peur, il en était même impatient. La pensée d’une séparation était masquée par celle de retrouver Mahaut à Venise. Et vivre loin d’elle pendant un mois ne lui apparaissait plus que comme une de ces formalités, qui précèdent les joies du voyage et les font ressentir : prendre un billet ou attendre un passeport.

L’après-midi, seul au jardin avec Mahaut, François, tout à sa nouvelle folie, était déçu qu’elle ne lui parlât plus de ce départ auquel la veille elle avait aspiré si violemment. Ne pensant qu’à

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