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LE BAL DU COMTE D’ORGEL

d’user de toute son influence sur Anne, pour le pousser à aimer mieux. Car il sentait encore que si Anne rendait Mahaut malheureuse, il ne pourrait avoir d’amitié pour lui.


Un soir que Mme d’Orgel semblait encore plus mal que d’habitude, François, bouleversé, s’ouvrit de ses craintes au comte d’Orgel, après qu’elle se fut retirée dans sa chambre.

— Mahaut n’a pas l’air bien portante.

— Ah ! n’est-ce pas ? fit aussitôt Anne soulagé. Vous en avez aussi fait la remarque. Elle me navre. Je ne sais quoi faire. Elle affirme qu’elle n’a rien. Je ne sais plus comment m’y prendre. On croirait que ma présence l’énerve. D’autre part, comme je suis inquiet, je n’ose la laisser seule.

François se trouva en face d’un homme si différent de celui auquel il s’attendait, qu’il s’en voulut d’avoir

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