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LE BAL DU COMTE D’ORGEL

soupçonné Anne d’aimer mal sa femme.

— Aussi, continua le comte d’Orgel, Mahaut est terriblement jeune ; elle aurait besoin de plus d’activité. La saison est morne. Sans doute, à la rentrée, sera-t-elle moins triste. Mais c’est qu’elle ne me facilite pas la besogne. Pour la distraire j’ai eu l’idée de ce bal, vous voyez comment elle l’accueille. Je veux la mener chez un médecin qu’on me recommande, et qui soigne ce qui n’a pas de nom : elle refuse.

« Je ne sais pas quoi faire », reprit Anne d’Orgel, tandis que François de son côté se lamentait de tant d’impuissance.

Le soir même, comme Mahaut répondait aux questions inquiètes du comte :

« Mais non, je n’ai rien, je vous assure », Anne s’écria : « Je ne suis pas seul à remarquer votre transformation. François en a été frappé sans que je lui en parle. »

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