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LE BAL DU COMTE D’ORGEL

l’étais ! Quand vous saurez le danger que je cours, peut-être me jugerez-vous impudente de vous demander de l’aide.

« Au début de l’amitié de mon mari pour votre fils, je ne tardai pas à m’apercevoir de la préférence que je lui accordais sur tous nos amis ; je ne m’alarmai pas bien sérieusement et ne crus m’en apercevoir que par excès de scrupules. Déjà, sans le savoir, j’agissais mal. L’incident de Champigny aida encore ma conscience à se mettre en repos, et je m’accrochai démesurément à l’idée que François était plus qu’un ami, un cousin, et que mes sentiments, alors, n’avaient rien que de légitime.

« J’étais aveugle ; je ne le suis plus. Il me faut donner à mes sentiments pour votre fils le nom que, à ma honte, ils exigent. Mais une mère s’alarme vite. Aussi faut-il que je m’empresse de vous dire que votre fils est innocent, qu’il n’a rien tenté contre mon repos.

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