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LE BAL DU COMTE D’ORGEL

des visages de connaissance. Soudain, il sursauta.

En face d’eux entrait un couple. L’homme fit, avec son gant, un léger bonjour à Paul.

— C’est bien le comte d’Orgel ? demanda François.

— Oui, répondit Paul assez fier.

— Avec qui est-il ? Est-ce sa femme ?

— Oui, c’est Mahaut d’Orgel.

Dès l’entr’acte, Paul fila comme un malfaiteur, profitant de la cohue, à la recherche des Orgel, qu’il souhaitait voir, mais seul.

Séryeuse, après avoir fait le tour du couloir, poussa la porte des Fratellini. On se rendait dans leur loge comme dans celle d’une danseuse.

Il y avait là des épaves grandioses, des objets dépouillés de leur signification première, et qui, chez ces clowns, en prenaient une bien plus haute.

Pour rien au monde, M. et Mme d’Orgel ne se fussent dispensés, étant au cir-

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