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LE BAL DU COMTE D’ORGEL

Comme Anne se battait et que sa sœur soignait, aux lignes, les blessés, le comte d’Orgel mourut un soir d’alerte, d’un arrêt du cœur, dans la cave de son hôtel de la rue de l’Université, entouré de ses gens : il leur expliquait que nos aviateurs lançaient de fausses bombes, par ordre du Gouvernement, pour faire évacuer Paris.


— Vous venez avec nous au dancing de Robinson, dit Anne d’Orgel à François, en sortant du cirque Médrano. Sa femme le regarda avec surprise.

François sursauta. Il était à cent lieues de penser qu’il pourrait se séparer des Orgel, où qu’ils allassent.

L’auto des Orgel était dépourvue de strapontin. On n’y pouvait en se serrant tenir que trois. Paul, qui aimait mieux s’enrhumer que manquer une fête, monta vite à côté du chauffeur. Ce geste voulait passer pour un défi à l’adresse de François et signifiait que Paul était assez

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