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LE BAL DU COMTE D’ORGEL

apportait. Dès qu’il en avait réuni un nombre suffisant, il les envoyait à l’œuvre.

Naturellement, Adolphe n’avait pas épargné la collection de von Forbach. Et c’est ainsi que dans cette œuvre égalitaire, parmi les « République Française » sans valeur, prirent place les timbres de l’île Maurice, dont un seul eût suffi pour acheter tous les petits Chinois.

La guerre de 1914 changea les occupations d’Adolphe Forbach. Ce ne fut plus des timbres que l’on porta aux Forbach, mais des journaux. Adolphe et sa mère taillaient dans les fausses nouvelles des plastrons destinés à préserver du froid. Mme Forbach tricota même des gants, des chandails, des chaussettes, des passe-montagnes.

Les Forbach déjeunaient une fois par an chez Mme de Séryeuse, le jour de l’anniversaire de la bataille de Champigny. François venait le matin les

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