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LE BAL DU COMTE D’ORGEL

les Allemands y avait frappé son père, un autre on y avait au début de la Révolution caché Louis XVII.


Mahaut et François s’étaient tus. Anne, comme un enfant qui ne veut pas se séparer d’un jouet nouveau, prolongeait son silence. Le silence est un élément dangereux. Mme d’Orgel attendait que son mari se décidât à le rompre, pensant qu’il ne lui appartenait point à elle de le faire.

Le téléphone sonna.

Anne se leva et décrocha le récepteur. C’était Paul Robin.

— Il y a là quelqu’un qui veut vous parler, dit Anne, au bout de quelques répliques, en tirant François par la manche.

« Toi ! c’est toi ! », balbutia Paul, dès qu’il entendit la voix de Séryeuse. Encore avec les Orgel ! se dit-il. Que signifie cette farce ? J’en aurai le cœur net.

Il oublia qu’il n’était jamais libre,

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