Page:Radiguet - Souvenirs, promenades et rêveries, 1856.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

II
Noël

Durant la semaine de Noël, une mise en scène de la Nativité, qui ne brille pas précisément par sa nouveauté, puisqu’elle se reproduit tous les ans, s’empare néanmoins de la faveur populaire. La voici telle qu’on peut la voir dans certaines églises du Finistère. — Sur une estrade élevée, une sorte de grotte construite en guirlandes de lierre toutes constellées de clinquant, et portant à sa partie supérieure cette légende : Gloria in excelsis Deo, figure une étable que caractérisent plus sérieusement le râtelier et l’auge, l’âne et le bœuf, placés au dernier plan. La vierge Marie occupe le milieu de la scène, tenant sur ses genoux le divin Nouveau-Né ; saint Joseph est auprès d’elle ; les Mages, au nombre desquels le nègre Melchior, vêtu de satin blanc, obtient surtout un succès de curiosité vraiment particulier, rendent hommage, et offrent des joyaux et des parfums au Roi des rois ; puis, debout le long des parois latérales, sont rangés alternativement des bergers et des bergères, portant les différents costumes bretons actuels en usage les jours de gala ; tous tiennent en main une houlette enrubannée ou des paniers tout remplis des denrées qui figurent sur nos marchés quotidiens. Anachronisme à part, ces poupées