Page:Radiguet - Souvenirs, promenades et rêveries, 1856.djvu/20

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teur médiocrement satisfaisante, nous la ferons suivre d’une opinion donnée par Cambry, au deuxième chapitre de son Voyage dans le Finistère : « On chercherait en vain chez nos aïeux la trace de ce jeu bizarre, qui me paraît dériver d’une coutume des Juifs obligés de renouveler chaque année les vases dont ils s’étaient servis. »


IV
La Fête-Dieu

Ce jour-là ne vous semble-t-il pas favorisé entre tous ? — « La terre s’éveille, — belle et parée au souffle du printemps ; — Dieu, d’un sourire, a béni la nature ! » — Le ciel est bleu comme les iris, comme les pervenches, ces filles bien-aimées du mois de juin ; les arbres ont encore leur première, leur plus fraîche verdure ; les jardins et les champs sont à l’apogée de leur floraison. Aussi voit-on affluer dans les villes de la basse Bretagne d’énormes corbeilles toutes remplies d’une mixture étincelante et embaumée. On a dépouillé les prés de leurs fleurettes, les ajoncs et les genêts de leur riche parure d’or, les digitales et les jacinthes de leurs clochettes roses et bleues. — Les parterres ont aussi apporté leur contingent de guirlandes, et les serres leurs merveilles exotiques aux différents repo-