Page:Radiguet - Souvenirs, promenades et rêveries, 1856.djvu/65

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Longs regards chargés de promesses,
Lèvres où fleurit le baiser ;
Front pâli qui, dans ses détresses,
Cherchait mon cœur pour s’y poser !

Sein, agité sous la dentelle
Au temps de ses premiers aveux ;
Col noyé sous le flot rebelle
Et déchaîné de ses cheveux !

Corsage à la cambrure fière,
Petit pied, qu’en ses tourbillons
Perfides, la valse légère
Emporte à travers les salons !

Moites épaules où la veine
Circule en minces filets bleus
Et dont la blancheur souveraine
Rendrait les marbres envieux.....

Comme ses sœurs de l’Évangile,
Mes rêves toujours en chemin
La rencontrent vierge fragile,
Une lampe éteinte à la main ;