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Page:Raguey - Le Buste voilé, Roman complet no 19, 1916.djvu/52

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— Mais personne ne vous défend d’y venir et de m’y rencontrer.

— Quoi ! je pourrais…

— Rien ne s’y oppose. Vous connaissez mon amie, je serai chez elle comme à la maison ; et d’ailleurs la campagne est à tout le monde. Si vous venez nous ferons de délicieuses promenades.

Cette espérance me comblait de joie, et je lui promis de ne pas manquer au rendez-vous.

L’amie de Pia, Peppina Balzani, habitait une des premières petites maisonnettes qu’on rencontre en venant de Florence sur le versant de la montagne au sommet de laquelle Fiesole est bâtie. Un petit jardin admirablement entretenu la précédait, et à l’extrémité, sur le bord de la route, s’élevait un joli petit chalet de la fenêtre duquel on pouvait voir passer toutes les personnes se rendant à Fiesole, ou s’en éloignant dans la direction de Florence. Depuis la mort assez récente de sa mère, Peppina occupait, en compagnie d’une seule servante, cette petite habitation, où venait la visiter très fréquemment son oncle paternel, don Antonio Balzani, révérend père-gardien d’un couvent voisin.

Ce ne fut que deux jours après le départ de Pia que je me hasardai à me rendre à Fiesole ; car il me semblait que tout le monde allait deviner la cause et le but de mon voyage. Je n’étais plus qu’à une cinquantaine de pas de la maisonnette quand j’entendis les cris de joie de Nino. Je levai la tête dans leur direction, et j’aperçus les deux jeunes filles penchées à la fenêtre du kiosque en forme de chalet. Un instant après, je vis le pétulant Nino, franchissant la porte du jar-