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Page:Raguey - Le Buste voilé, Roman complet no 19, 1916.djvu/53

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din et courant vers moi. Bientôt Pia et Peppina parurent à leur tour et se mirent à sa poursuite. Le groupe charmant arriva près de moi en même temps. Ne sachant pas si Pia avait mis son amie dans la confidence, je voulus sauver les apparences et je feignis un instant l’étonnement. Mais aux paroles qu’elle prononça, je compris que j’étais attendu ; ce qui nous mit tous beaucoup plus à l’aise.

Je restai quelques heures avec les deux jeunes filles qui me forcèrent à prendre part à une collation durant laquelle régna la plus douce et la plus franche gaieté. Peppina me combla d’attentions délicates, et je pus constater que, si elle n’était pas belle, dans le sens qu’on attache ordinairement à ce mot, elle était pleine d’attraits et douée des plus sérieuses qualités.

Je partis le cœur et l’esprit enchantés, et je promis de revenir le surlendemain. Je revins en effet.

Cette seconde visite, tout agréable qu’elle était, ne me procura pas cependant autant de satisfaction que je m’en étais promis. J’avais espéré un tête-à-tête avec Pia et c’est à peine si nous nous étions trouvés quelques minutes seuls. Pia parut comprendre mon désappointement. Elle aussi, sans doute, s’attendait à quelque chose de mieux. Quand je fus sur le point de la quitter, elle me dit tout bas que la prochaine fois elle s’avancerait un peu à ma rencontre, avec Nino, et