Page:Rambosson - Histoire des Météores, 1883.djvu/339

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pent l’ouïe vont plus lentement que ceux qui excitent la vue, une expérience t’en convaincra. Regarde de loin le bûcheron trancher avec la hache le superflu des rameaux, tu verras le coup avant d’en entendre le son ; de même, l’impression de l’éclair se fait sentir plus tôt que celle du tonnerre, quoique le bruit parte en même temps que la lumière et qu’ils soient l’un et l’autre produits par la même cause et nés du même choc. » (Liv. VI.)

On peut mesurer l’éloignement du nuage orageux par le temps écoulé entre l’éclair et le tonnerre. Chaque seconde, que l’on peut facilement compter par les battements du pouls, représente une distance de 340 mètres. Une fois que l’éclair a brillé, il n’y a plus de danger, puisque l’effet de la foudre est produit.

Le plus souvent la foudre éclate au milieu des airs sans occasionner aucun ravage sur la terre ; mais il n’en est pas toujours ainsi.

III.

On distingue deux sortes de foudroiement, le foudroiement direct et le foudroiement par le choc en retour.

Lorsqu’un nuage orageux s’approche assez près d’un point quelconque de la surface de la terre pour y déterminer une forte accumulation d’électricité, la recomposition des deux électricités peut s’opérer entre le nuage et le point influencé. On dit alors que ce point est foudroyé directement ou, comme le vulgaire, que la foudre est tombée sur ce point, quoique en réalité rien ne soit tombé ;