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il n’y a eu que recomposition des fluides électriques.

Le point influencé par le nuage orageux vient-il à être soustrait instantanément à ce nuage, alors les deux électricités séparées sur ce point reviennent l’une vers l’autre avec violence, et se recomposent brusquement. C’est ce qu’on appelle le choc en retour, deuxième espèce de foudroiement.

Les éminences, le sommet des montagnes, les arbres, les clochers, et en général les édifices élevés, sont frappés de préférence, parce qu’ils sont plus rapprochés des nuages orageux ; on sait que l’action de l’électricité a lieu, toutes choses égales d’ailleurs, en raison inverse du carré des distances.

Cependant la nature du sol, son état de sécheresse ou d’humidité, la conductibilité des matières qui composent les différentes couches de terrain, sont des éléments qui déterminent quelquefois l’explosion de la foudre sur un point moins élevé plutôt que sur un autre plus élevé.

Le choc en retour est moins violent dans ses effets que le choc direct, il ne produit point de combustion ; mais il est certain que les hommes et les animaux peuvent en être frappés de mort. On ne remarque alors sur eux ni brûlures, ni plaies, ni fractures, en un mot aucune trace de l’agent électrique, au lieu que le foudroiement direct présente ordinairement ces caractères.

Le foudroiement direct est donc le plus terrible. Alors la foudre, lorsqu’elle est en communication avec le sol, se manifeste par un ou plusieurs trous plus ou moins profonds ; la terre en est remuée et bouleversée ; les arbres en sont quelquefois fendus et brisés, ou marqués de la cime