Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/94

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— Tiens, disait Julien, voilà la lune qui se lève.

Aline répondait :

— On dirait que c’est le bois qui brûle.

— Comme elle est rouge !

— Et puis, à présent, elle est toute blanche.

— Elle est grande comme un gâteau.

Leurs voix se tenaient un moment au-dessus d’eux, avec incertitude ; puis bientôt, rabattues par la lune, elles s’égaraient dans les buissons.

Aline reprenait :

— Elle a deux yeux, un nez et une bouche comme une personne.

— Oh ! disait Julien, elle est comme une tête de mort.

— Ne parle pas de ça, disait Aline, ça porte malheur.