Page:Ramuz - Joie dans le ciel.djvu/77

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— Ce n’est pas étonnant, quand on sait d’où elle vient.

Les beaux glaciers étaient toujours sur les sommets ; en arrière du bois, au delà des croupes herbeuses, des forêts de plus haut, des pâturages et des rochers, ils continuaient de briller pour nous ; ils étaient toujours dans le ciel avec leur belle couleur : tour à tour roses, jaunes, bleus, tout en or ou tout en argent, entre les branches, selon les heures ; et Augustin, les montrant :

— Tu vois, c’est depuis tout là-haut, et on allait tout là-haut pour les réparations à faire, mais même tout là-haut on pensait à toi.

Il lui avait pris la main, il disait :

— On voyait les routes comme des fils, les maisons comme des grains de sable ; les toits des villages étaient seulement une nuance dans le vert ; mais, moi, je visais quand même la place, et,