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LA GRANDE PEUR

soleil venait, les frappant tous les cinq en même temps sur le côté gauche de leur personne ; — et l’année est ici de deux mois, de trois mois au plus.

Seulement on est bien forcé d’y aller chercher le petit peu de nourriture qui peut encore s’y trouver, c’est pourquoi les hommes montaient toujours, et ont été frappés par le soleil sur le côté gauche, puis ils ont été dans le soleil tout entiers ; ils ont été éblouis par l’éclat des flaques de neige qu’ils ont dû traverser encore ; ailleurs, des avalanches étaient tombées.

Ils se rapprochaient de nouveau du torrent, ils l’ont vu pendre ensuite à des rochers en face d’eux.

Ils ont alors fait encore beaucoup de lacets, gagnant vers en haut par des lacets, gagnant vers le dessus de cette dernière barrière ; — c’est ainsi que, dans le milieu de la matinée, ils sont arrivés sur le bord du dernier palier de derrière lequel on les a vus sortir, montrant leur chapeau et leur tête, montrant ensuite leurs épaules ; puis tout le pâturage a été devant eux.

Et, dans le fond du pâturage, venait aussi le glacier qui pendait là, peint en belles couleurs de même que toute la combe ; et