Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/100

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niſtres ne ſeroient que les ſecrétaires ; les adminiſtrateurs de ſes finances, que ſes commis ; ſes généraux, que ſes aides-de-camp. Des circonſtances heureuſes le mirent à portée de développer aux yeux des nations des talens acquis dans la retraite. Saiſiſſant avec une rapidité qui n’appartenoit qu’à lui le point déciſif de ſes intérêts, Frédéric attaqua une puiſſance qui avoit tenu ſes ancêtres dans la ſervitude. Il gagna cinq batailles contre elle, lui enleva la meilleure de ſes provinces, & fit la paix auſſi à propos qu’il avoit fait la guerre.

En ceſſant de combattre, il ne ceſſa pas d’agir. On le vit aſpirer à l’admiration des mêmes peuples, dont il avoit été la terreur. Il appela tous les arts à lui, & les aſſocia à ſa gloire. Il réforma les abus de la juſtice, & dicta lui-même des loix pleines de ſageſſe. Un ordre ſimple, invariable, s’établit dans toutes les parties de l’adminiſtration. Perſuadé que l’autorité du ſouverain eſt un bien commun à tous les ſujets, une protection dont ils doivent tous également jouir, il voulut que chacun d’eux eut la liberté de S’approcher & de lui écrire. Tous les inſtans