Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/170

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C’eſt ſans doute la raiſon qui a retardé ou anéanti la population dans toute l’étendue de l’empire. En 1755, il n’avoit que huit millions neuf cens ſoixante-cinq mille trois cens ſeize mâles. En ſuppoſant le nombre des femmes égal à celui des hommes, c’étoit dix-ſept millions neuf cens trente mille ſix cens trente-deux âmes. On ajoutoit à ce nombre les douze cens mille habitans des provinces arrachées à la Suède, au commencement du ſiècle ; & il ſe trouvoit que la Ruſſie avoit alors ſous ſa domination dix-neuf millions cent trente mille ſix cens trente-deux ſujets ; ſans compter le clergé, la nobleſſe & l’armée. Si les guerres contre la Pruſſe, contre la Pologne, contre la Turquie ; ſi les maladies épidémiques ; ſi les rébellions ont occaſionné depuis une diminution ſenſible dans la population ancienne : les grandes acquiſitions faites récemment dans la Lithuanie doivent avoir rempli le vuide formé par ces fléaux terribles.

Dans les états où les hommes ne ſont pas multipliés, le revenu public ne ſauroit être conſidérable. En argent, il n’étoit preſque rien, lorſque Pierre I arriva au trône. Ce