Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/350

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c’eſt pour la ſuperſtition de la croifade : c’eſt pour la moitié de leurs appointemens que doivent la première année à la couronne ceux des citoyens qui en ont obtenu quelque place : c’eſt pour le droit des lances ſubſtitué ſur toute l’étendue de l’empire à l’obligation anciennement imposée à tous les gens titrés de ſuivre le roi à la guerre : c’eſt pour le tiers du revenu des évêchés qui, dans quelque partie du monde que ce puiſſe être, appartient au gouvernement : c’eſt pour le produit des terres acquiſes ou conſervées par quelques familles fixées en Eſpagne : c’eſt enfin pour payer les dépenſes de ceux que l’inquiétude, l’ambition ou le déſir d’acquérir quelques connoiſſances font ſortir de leur archipel.

Une exportation ſi conſidérable de métaux a tenu les Canaries dans un épuiſement continuel. Elles en ſeroient ſorties, ſi on les eût laiſſé paiſiblement jouir de la liberté qui, en 1657, leur fut accordée d’expédier tous les ans pour l’autre hémiſphère cinq bâtimens chargés de mille tonneaux de denrées ou de marchandiſes. Malheureuſement, les entraves que mit Cadix à ce commerce, le réduiſit