Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/396

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fiance & ſa magnanimité. Ces ſoldats ſe rangent ſous ſes drapeaux ; & avec eux, il reprend, ſans perdre un moment, la route de Mexico où il n’avoit pu laiſſer que cent cinquante Eſpagnols qui, avec les Tlaſcaltèques gardoient étroitement l’empereur.

Il y avoit des mouvemens dans la nobleſſe Mexicaine, qui étoit indignée de la captivité de ſon prince ; & le zèle indiſcret des Eſpagnols, qui dans une fête publique en l’honneur des dieux du pays, renversèrent les autels & maſſacrèrent les adorateurs & les prêtres, avoit fait prendre les armes au peuple.

Les Mexicains avoient des ſuperſtitions barbares ; & leurs prêtres étoient des monſtres, qui faiſoient l’abus le plus affreux du culte abominable qu’ils avoient imposé à la crédulité de la nation. Elle reconnoiſſoit, comme tous les peuples policés, un être ſuprême, une vie à venir, avec ſes peines & ſes récompenſes : mais ces dogmes ſublimes étoient mêlés d’abſurdités, qui les rendoient incroyables.

Dans la religion du Mexique, on attendoit la fin du monde à la fin de chaque ſiècle ;