Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/397

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& cette année étoit dans l’empire un tems de deuil & de déſolation.

Les Mexicains invoquoient des puiſſances ſubalternes, comme les autres nations en ont invoquées, ſous le nom de génies, de camis, de manitous, d’anges, de fétiches. La moindre de ces divinités avoit ſes temples, ſes images, ſes fonctions, ſon autorité particulière, & toutes faiſoient des miracles.

Ils avoient une eau ſacrée dont on faiſoit des aſperſions. On en faiſoit boire à l’empereur. Les pèlerinages, les proceſſions, les dons faits aux prêtres, étoient de bonnes œuvres.

On connoiſſoit chez eux des expiations, des pénitences, des macérations, des jeûnes. Quelques-unes de leurs ſuperſtitions leur étoient particulières. Tous les ans ils choiſiſſoient un eſclave. On l’enfermoit dans le temple, on l’adoroit, on l’encenſoit, on l’invoquoit, & on finiſſoit par l’égorger en cérémonie.

Voici encore une ſuperſtition qu’on ne trouvoit pas ailleurs. Les prêtres pétriſſoient en certains jours une ſtatue de pâte qu’ils faiſoient cuire. Ils la plaçoient ſur l’autel, où