Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/409

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terme des eſpérances de l’armée. Ce projet préſentoit de grandes difficultés.

Des montagnes, qui la plupart avoient mille pieds d’élévation, entouroient une plaine d’environ quarante lieues. La majeure partie de ce vaſte eſpace étoit occupée par des lacs qui communiquoient enſemble. À l’extrémité ſeptentrionale du plus grand, avoit été bâtie, dans quelques petites iſles, la plus conſidérable cité qui exiſtât dans le Nouveau-Monde, avant que les Européens l’euſſent découvert. On y arrivoit par trois chauſſées plus ou moins longues, mais toutes larges & ſolidement conſtruites. Les habitans des rivages trop éloignés de ces grandes voies, s’y rendoient ſur leurs canots.

Cortès ſe rendit maître de la navigation par le moyen des petits navires dont on avoit préparé les matériaux à Tlaſcala ; & il fit attaquer les digues par Saudoval, par Alvarado & par Olid, à chacun deſquels il avoit donné un nombre égal de canons, d’Eſpagnols & d’Indiens auxiliaires.

Tout étoit diſposé de longue main pour une réſiſtance opiniâtre. Les moyens de défenſe avoient été préparés par Quetlavaca,