Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/412

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dont après deux mois & demi d’une attaque vive & régulière, ils s’étoient enfin emparés avec le ſecours de ſoixante ou de cent mille Indiens alliés, & par la ſupériorité de leur diſcipline, de leurs armes & de leurs navires : ce Mexico étoit une ville ſuperbe. Ses murs renfermoient trente mille maiſons, un peuple immenſe, de beaux édifices. Le palais du chef de l’état, bâti de marbre & de jaſpe, avoit une étendue prodigieuſe. Des bains, des fontaines, des ſtatues le décoroient. Il étoit rempli de tableaux, qui, quoique faits avec des plumes ſeulement, avoient de la couleur, de l’éclat, de la vérité. La plupart des grands avoient, ainſi que l’empereur, des ménageries où étoient raſſemblés tous les animaux du nouveau continent. Des plantes de toute eſpèce couvroient leurs jardins. Ce que le ſol & le climat avoient de rare & de brillant, étoit un objet de luxe, chez une nation riche, où la nature étoit belle & les arts imparfaits. Les temples étoient en grand nombre & la plupart magnifiques : mais teints du ſang & tapiſſés des têtes des malheureux qu’on avoit ſacrifiés.

Une des plus grandes beautés de cette cité