Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/494

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

grand déſordre encore. Celles de laine & de coton ſont aſſez généralement répandues : mais comme elles ſont entre les mains des Indiens, des métis, des mulâtres, & qu’elles ne ſervent qu’aux vêtemens des gens peu riches, leur imperfection ſurpaſſe tout ce qu’on peut dire. Il ne s’en eſt formé de moins défectueuſes qu’à Quexetaco où l’on fabrique d’aſſez beaux draps. Mais c’eſt ſur-tout dans la province de Tlaſcala que les travaux ſont animés. Sa poſition entre Vera-Crux & Mexico, la douceur du climat, la beauté du pays, la fertilité des terres y ont fixé la plupart des ouvriers qui paſſoient de l’ancien dans le Nouveau-Monde. On en a vu ſortir ſucceſſivement des étoffes de ſoie, des rubans, des galons, des dentelles, des chapeaux qu’ont conſommés ceux des meſſe, ceux des Eſpagnols qui n’étoient pas en état de payer les marchandiſes apportées d’Europe. C’eſt Los-Angèles, ville étendue, riche & peuplée qui eſt le centre de cette induſtrie. Toute la fayence, la plupart des verres & des cryſtaux qui ſe vendent dans l’empire, ſortent de ſes ateliers. Le gouvernement y fait même fabriquer des armes à feu.